Plus de 120 manifestants de 7 à 77 ans, Brevannais et Valentonnais (commune voisine) pour la plupart, sont venus crier leur colère devant les bureaux de la ministre de l’écologie, jeudi 30 juin. C’est en effet une véritable montagne de déchets, longue de 200 m et culminant à 25 mètres, qui s’étend sous leurs fenêtres et ne cesse de s’enflammer, dégageant des fumées et des odeurs pestilentielles. Sur le seul mois de mai, les pompiers sont intervenus plus de 100 fois. Exploitée depuis 2002 par la société LGD Développement, ce qui ne devait être qu’une plateforme de transit pour déchets du BTP, s’est transformé en cauchemar pour ses riverains, otages de la gestion mafieuse de l’entreprise.
La ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a annoncé la mise en œuvre d’une procédure d’urgence pour sécuriser le site et en faire évacuer les déchets. L’entreprise exploitante s’étend mise en liquidation, c’est l’Ademe qui devrait débourser les 10 millions d’euros nécessaires à l’opération, qui seront ponctionnés sur un fond de réserve « spécial ». Cette dernière a prévu de se tourner ensuite, via les tribunaux, vers les producteurs des déchets amenés sur le site pour se faire rembourser.
Le gérant de LGD Développement, Patrick Bueno, a quant à lui écopé de 18 mois de prison avec sursis, et de quelques dizaines de milliers d’euros de dommages et intérêts à verser aux communes et aux riverains. Face à des peines aussi légères, la délinquance environnementale a encore de beaux jours devant elle.
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Delphine Lévi-Alvarès